Quelques traits de personnalité des neufs membres d’un huit...

 

Le barreur :

On raconte beaucoup de choses sur les barreurs. Le complexe de Napoléon est un trait caractéristique : le barreur trouve dans son poste la jouissance du commandement que sa petite taille et son apparence chétive lui enlèvent dans la vie de tous les jours.

Un autre détail est qu’un barreur est absolument incapable de conduire une voiture correctement :

il lui faut 10 bornes pour changer de file, une heure pour se garer et il crie comme un taré...

 

La Nage :

« C’est un sacré boulot, y a que moi qui puisse y arriver... » Une nage se reconnaît aux premiers coups de rames : on est fait pour la nage ou on ne l’est pas, mais cela se sent tout de suite.

Les nages sont trempées dans l’acier le plus pur de l’obstination.

N’essayez jamais de terminer une partie de Monopoly ou de Risk avec une nage.

 

Le Deux :

Le Deux est un râleur, toujours coincé entre l’autorité de la nage et la brutalité des 3-4-5-6.

Il doit y avoir une influence cosmique, qui fait que n’importe quel rameur qui prend la place de Deux se met à se plaindre, à faire des commentaires...

Vous pourriez mettre Mère Theresa en Deux : elle ferait peut-être du bon boulot, mais à tous les coups elle ne pourrait s’empêcher de râler.

 

Le Trois :

Prenez Arnold Schwarzenegger, shootez-le au Guronzan, vous aurez un Trois. Si le Deux est le yang, le Trois est son yin ; il absorbe toute la mauvaise humeur du Deux.

La brute au cœur tendre, le gorille dans la brume. Le Trois est toujours d’accord à toutes les critiques.

S’il est souvent brillant à son poste, il est marqué par un manque de confiance en soi et une tendance à l’auto-flagellation.

D’ailleurs, mettez n’importe quel rameur, même une nage, en Trois, vous le verrez avouer après une sortie piteuse :

« Désolé, tout est de ma faute, les gars... »

 

Le Quatre :

Dieu. Yahvé. Allah. Bouddha. Ce n’est pas tant que la place de quatre représente ceci, mais plutôt comment elle permet d’être traité.

Si une photo du bateau est prise, le Quatre aura toujours l’air classe et souriant alors que les autres auront toujours l’air exténué, la bave aux lèvres, le t-shirt débraillé.

C’est au Quatre qu’on trouve la plus grande différence entre image et réalité.

NB : le Quatre porte des Ray-Ban d’aviateur.

 

Le Cinq :

Le Cinq n’est pas stupide : il est DIFFERENT. Il est sujet à des troubles de mémoire. Il oublie toujours de mettre sa dame de nage dans le bon sens, il ne sait jamais s’il est babord ou tribord, il traîne autour du Club-House en cherchant son Sweat-Shirt, il ne sait jamais à quelle série on est rendu...

Il ne faut pas lui en vouloir, après tout, c’est un Cinq...

 

Le Six :

En retard sur l’eau. En retard à l’entraînement. En retard pour le car. En retard dans les coups durs. En retard au débarquement. En retard à ses rencards.

Vous l’aurez compris, le Six a une propension marquée à être en retard.

Cela n’enlève rien à sa valeur, mais comme ses trois prédécesseurs, le Six est plus caractérisé par sa présence physique que par sa présence d’esprit...

 

Le Sept :

Un coup dur, et un autre, et un autre. Le sept est la relance du bateau.

Autant le Deux n’arrête pas de se plaindre, sur l’équilibre, sur le rythme, sur l’accélération, autant le Sept murmure :

« C’est bon les gars, continuez comme ça ! ».

 

Le Huit :

Etre huit rend un rameur à la fois drôle et pessimiste. Une sorte de fatalisme étrange saisit le Huit.

Il sait qu’en cas de collision avec un autre bateau, c’est lui qui sera mort ou paralysé à vie.

Le Huit peut être très triste à terre, mais sur l’eau, il a toujours cet humour du désespoir, comme si chaque blague pouvait bien être la dernière..


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